par le Groupe Mobilisation (GMob)Publié le 13 septembre 2021
Ce texte fait partie d’une série de 15 articles qui visent à faire connaître le Plan des Chantiers de la DUC, élaboré par l’équipe de Group Mobilisation (GMob) dans le cadre de la “Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique”, qui a été reconnue par 525 municipalités représentant 80 % de la population québécoise.
Des Universitaires (12 de 15) – Face à la catastrophe climatique, il nous faut réduire de façon drastique notre consommation, en particulier notre consommation d’énergie, mais nous devons aussi assurer nos besoins essentiels. Aujourd’hui, nous abordons le premier chantier de la résilience ou de l’adaptation : celui de la sécurité alimentaire.
Se nourrir est essentiel. Dans cet acte, l’énergie est un facteur capital. Ainsi, on peut estimer à 2 200 calories le besoin énergétique moyen d’une personne, ce qui équivaut à 2,5 kWh par jour. Les lipides, protéines et glucides qui fournissent cette énergie peuvent provenir de plusieurs aliments, chacun ayant sa propre empreinte énergétique.
Pour produire ce 2,5 kWh par jour par personne, nous utilisons, quelle que soit la filière (végétalienne ou autre), de 10 à 15 kWh. Nous avons donc un système de production d’aliments qui requiert beaucoup plus d’énergie qu’il ne nous en apporte. En connaissant la source de ces énergies (carbonées ou non), nous pouvons évaluer les gaz à effet de serre (GES) générés, afin éventuellement de les réduire.
Tel qu’écrit précédemment, le réchauffement planétaire peut entraîner des épisodes de sécheresse, de gel soudain, de grêle et de pluie torrentielle, lesquels affectent les récoltes dans plusieurs de nos régions. Notre “garde-manger d’hiver” risque aussi d’être mis à mal par des gels en Floride ou des sécheresses qui épuisent les nappes phréatiques en Californie.
Ces aléas iront se multipliant et s’aggravant. C’est pourquoi nous devons viser rapidement une sécurité alimentaire. Produire soi-même ou localement nos aliments pour les consommer favorise notre résilience en période de crise.
Et si nos terres étaient l’objet d’accaparement ?
Au Québec, les terres cultivées ne représentent que 2 % de notre territoire, et on laisse des investisseurs étrangers ou des fonds québécois spéculer sur celles-ci. Comment espérer être résilients dans un tel contexte ?
Conséquemment (tiré de la Fiche C-DUC 10 du Plan de la DUC)…
Mais pour que toutes ces mesures aient une chance de fonctionner, il faut d’abord réduire drastiquement nos GES, car le réchauffement planétaire à venir va mettre en péril nos cultures. Plus encore, pour respecter l’Accord de Paris, il faudrait contrebalancer la portion incompressible des GES liés à l’alimentation en créant, d’ici la fin du siècle, d’énormes — et incertains — puits de carbone (The Lancet, 2019).
Nous avons là un très sérieux problème qui, encore une fois, ne semble pas préoccuper nos leaders.
Certes, nous devons adopter de meilleurs choix alimentaires. Les petits fruits que nous cueillons ont une moindre empreinte écologique que le mégaburger que nous “cueillons” dans son emballage au service à l’auto.
Pourtant, une publicité télé nous explique que “des sols en santé produisent des plantes en santé qui donnent des animaux en santé”, ajoutant que “le boeuf sait ce qu’il fait quand il broute”…
Et nous : le savons-nous vraiment, ce que nous faisons ?
Dans le prochain texte, nous aborderons un autre chantier de résilience : la santé en temps de crise.
* Membres du regroupement Des Universitaires
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Marc Brullemans *, Ph.D. Biophysique, Membre du Collectif scientifique sur la question du gaz de schiste et les enjeux énergétiques au Québec
Jacques Benoit *, D.E.S.S. Développement économique communautaire
Membres de GroupMobilisation (GMob) et co-rédacteurs du Plan de la DUC.